mercredi 10 mars 2010

Ferran ADRIA ferme fin 2011 : Putain, encore deux ans !

Article consultable sur le blog "Saveurs d'en France" de  Périco LEGASSE - Journaliste à Marianne


Celui qu’un complot médiatique anti-français orchestré depuis les USA désigne comme « Le meilleur cuisinier du Monde » vient d’annoncer la fermeture se son restaurant El Bulli, près de Cadaquès, en Catalogne, à la fin de l’année 2011. Dans le même ordre d’idée, nous apprenons également la fermeture de Chez Ginette, à La Garenne Colombes, fin 2016. Eprouvée par ses varices, Ginette Chombier, 56 ans, envisage en effet de prendre sa retraite pour ses 60 ans. Personne ne sait, pour l’heure, comment va réagir la banlieue.


Pour en revenir à Ferran Adria, il apparaît que le célèbre chimiste alimentaire jette l’éponge après une dizaine d’années d’hystérie médiatique. Il faut dire que, au terme d’une période de gloire initiée avec sa troisième étoile au guide Michelin, obtenue en 1997, et une série de consécrations internationales de toutes formes, l’icône commençait à se fêler.

Ce furent d’abord les accusations de l’un de ses collègues cuisiniers, le Catalan Santi Santamaria, qui dénonçait la dangerosité de certains produits utilisés par Adria dans sa cuisine moléculaire. Puis ce fut l’ouvrage du journaliste allemand Jorg Zipprick, paru en septembre 2009, qui révélait le dessous d’une gigantesque opération chimico financière, le projet Inico. On apprenait que la cuisine moléculaire n’est pas une fantaisie de cuisiniers illuminés, portés sur l’alchimie, mais le terrain expérimental d’une stratégie industrielle d’envergure nommée Inicon « Introduction des technologies innovantes dans la gastronomie moderne pour la modernisation de la cuisine », lancée en 2003 à Bremerhaven, en RFA, dans les laboratoires du TTZ (Technologie-transfer-zentrum) grâce aux subventions de l’Union Européenne. En gros, comment remplacer, un jour, l’alimentation d’origine agricole, vouée à la disparition, par des produits de synthèses élaborés en usine, de sorte que les profits de ce fabuleux marché reviennent à l’industrie, avec la bénédiction d’une élite de cuisiniers, consacrés par le guide Michelin, auxquels échoient une part des subsides de Bruxelles. Non contents de s’enrichir en composant des saveurs artificielles à base d’additifs industriels, des chimistes en toque nous empoisonnent en utilisant des substances potentiellement nocives : Alginates, isomalt, carraghénanes, nitrite de potassium, acide hydrochlorique, propionate de calcium, hydroxyle de polyglicérol, acide cyclamique, ferrocyanure de sodium, méthylcellulose, etc, etc. Un coup dur pour notre idole.


Lassé par les attaques et les critiques répétitives dont il est désormais l’objet, surtout depuis que l’on a appris que le gouvernement espagnol lui avait accordé un subside de 15 millions d’euros pour soutenir ses expériences, et arrivé au terme de ses capacités imaginatives, Ferran Adria annonce l’arrêt de ses activités… fin 2011. Curieuse procédure pour quelqu’un qui se plaint de sa surmédiatisation. D’autant que le chef annonce également une réouverture, « sur un autre concept » en 2014. En termes d’adieux bidons à répétition, il est à craindre que Joséphine Baker, Tino Rossi, Charles Trenet et Line Renaud soient battus. Putain, encore deux ans !

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